Temps de travail : changements à la rentrée et à venir

Le règlement du temps de travail a été adopté à la quasi-unanimité par l’Assemblée régionale le 18 décembre 2017 doit entrer en vigueur en deux temps : le 1er septembre 2018 pour les agent.e.s des lycées, des équipes mutualisées et des CREPS et le 1er janvier 2019 pour les agent.e.s des sièges et des services territorialisés.

Cependant, à l’automne, deux délibérations doivent être prises pour les ajuster, en théorie pour faire suite aux discussions qui ont eu lieu après le vote de l’assemblée, qui avait déjà suivi 14 mois de discussions.

Pour mémoire, les documents officiels :

Toutes les discussions de 2016 et 2017 ont démontré que les représentant.e.s de la Collectivité sous-estimaient, ou même ignoraient notre implication et notre engagement en faveur du service public. Elles ont donc logiquement démontré une profonde défiance vis-à-vis des collègues, qu’il faut donc contrôler pour éviter qu’ils oublient de travailler…

 

Agent.e.s des lycées : qu’est-ce qui change et qu’est-ce qui peut encore changer ?

Le changement majeur est bien sûr la suppression de plusieurs jours de congés et donc l’ajout d’heures sur les emplois du temps annuels. Selon les territoires, il s’agit de la suppression de jours de congés annuels supplémentaires accordés par le passé ou de récupérations liées aux jours fériés. Certains établissements choisissent de répartir ces heures en allongeant les journées de travail pour garder un nombre de jours de présence identique.

Dans tous les cas, les agent.e.s doivent travailler plus, toutes nos demandes pour maintenir les horaires antérieurs, au titre de la pénibilité notamment, ont été rejetées.

Nous vous invitons donc à vous conformer à l’état d’esprit des représentant.e.s de la Collectivité : par symétrie, cette obsession des 1 607 heures doit être également la vôtre. Ce n’est pas satisfaisant, ce n’est pas intelligent, mais il nous faut bien nous adapter à notre employeur : respectez votre emploi du temps, ne restez pas plus tard pour finir le secteur du ou de la collègue absent.e, pour seconder le ou la collègue débordé.e en cuisine, pour organiser au mieux le pot organisé par la.e proviseur.e… Le Président tient à ce que nous fassions très exactement 1 607 heures, ne le décevons pas !

Les discussions en cours sur la dotation des établissements conduiront très certainement à une coupe sombre dans les effectifs, alors qu’aucune amélioration concrète ne se profile sur les remplacements sur les postes accordés, il est temps d’apprendre à protéger votre santé, puisque votre employeur ne s’y intéresse pas.

Et la pénibilité ? Une délibération doit être adoptée pour octroyer des jours de repos aux collègues dont la fonction est pénible. Nous avions démontré dans notre courrier du 29 janvier à quel point la vision de la pénibilité prônée par le Président est dépassée et archaïque. Pour lui, c’est très simple : pénibilité = plonge. Et voilà, nous nous demandons pourquoi des chercheurs et des chercheuses s’échinent depuis des dizaines d’années à étudier le travail et ses risques, Docteur Alain Rousset sait mieux qu’eux. Résultat : cette délibération va probablement consister essentiellement à définir le seuil à partir duquel les agent.e.s affecté.e.s à la plonge (40% de leur temps de travail ? 50% ?) auront droit à quelques jours de repos supplémentaires.

 

Agent.e.s des sièges : qu’est-ce qui change et qu’est-ce qui peut encore changer ?

Les agent.e.s des sièges perdront 5 jours de congés et la Collectivité continuera à leur voler des heures et des heures de travail. Les agent.e.s qui en bénéficiaient perdront le droit à récupérer leurs heures écrêtées. Les amplitudes illégales, au-delà de 12 heures, continueront à exister et les heures ainsi travaillées continueront à être camouflées par le logiciel avec la bénédiction de l’employeur. Sans création d’emplois, la charge de travail restera la même et la Collectivité attend des agent.e.s qu’ils passent leur vie au travail pour absorber les nouvelles missions sans renfort proportionné.

Autre changement, les directeurs et directrices seront dispensé.e.s de pointer. Au vu des horaires réalisés par ces collègues, nul doute que ce retrait sera bien pratique pour diminuer artificiellement le nombre d’heures écrêtées et perdues par les agent.e.s.

Par ailleurs, nous attendons de voir si l’option de passer à 39h10 au lieu de 38h10 par semaine à Bordeaux et Poitiers, permettant de grappiller 5 jours de RTT supplémentaires, souvent ridicules à l’échelle du temps réellement travaillé, sera effective ou si les représentant.e.s de la Collectivité continueront à faire semblant de ne rien voir, de ne pas comprendre que ce temps travaillé, 200 000 heures par an est bien là et doit être reconnu.

En théorie, une négociation est en cours sur les cycles hebdomadaires. En réalité, il n’y a pas de raison d’espérer que les positions archaïques du Président en la matière évoluent : être impliqué.e c’est être là le plus d’heures possibles, être engagé.e c’est oublier sa vie personnelle, tout cela doit faire l’objet de règles rigides et être contrôlé minutieusement. A mille lieux des conceptions en cours dans les grandes entreprises innovantes et dans un nombre croissant de collectivités.

Nous savons que beaucoup de collègues ont déjà spontanément réduit leur temps de travail. A raison de 3 heures de moins par mois, il est facile de reprendre les 35 heures qui nous sont dérobées. Cela heurte notre conception du service public, cela blesse notre conscience professionnelle, cela nous conduit à mettre en difficulté des collègues mais après tout, il est logique d’essayer de s’approcher (coller vraiment semble hors de portée…) de l’image que notre employeur se fait de nous : des tire-au-flanc qui ne cherchent qu’à travailler moins.

En revanche, nous avons tout de même, en 14 mois (heureusement) glané quelques informations. Les représentant.e.s de la Collectivité refusent de proposer des temps hebdomadaires plus importants parce qu’ils et elles considèrent que nous serions alors tenté.e.s de rester plus tard sans rien faire pour obtenir des jours de RTT supplémentaires. Afin que l’encadrement puisse attester auprès de la Collectivité que le temps supplémentaire a réellement été réalisé pour ouvrir droit à des récupérations, il faut que ce temps fasse l’objet d’une demande écrite préalable. C’est donc simple, vous êtes là depuis 8h30, vous avez pris une pause méridienne de 30 minutes, vous aurez fait vos 7h38 ou 7h48 à 16h38 ou 16h48. Vous avez une réunion à 16h30, vous devez demander à votre supérieur.e qu’il ou elle vous demande par écrit de participer à cette réunion et évalue le temps supplémentaire que cela occasionnera. A partir de là, selon votre catégorie, vous pourrez être rémunéré.e.s pour ce temps ou le récupérer. Pareil si vous devez finir une note en urgence, attendre un parapheur bloqué quelque part pour envoyer un courrier, pareil si rester tard est votre seule chance d’obtenir des validations… Pareil si vous êtes en congés et que vous devez envoyer un mail pour permettre à un dossier d’avancer en votre absence. C’est débile et personne n’a envie de travailler comme ça ? Oui, mais c’est ce qui correspond à la philosophie de notre employeur. Rappelez-vous de vos formations : l’un des quatre principes du service public est l’adaptabilité. Ce principe n’a très probablement pas été édicté pour pousser vers la bêtise et l’archaïsme, mais manifestement c’est bien la direction dans laquelle court la Région Nouvelle-Aquitaine. En attendant des jours meilleurs voilà ce qui devrait être notre action. Bien sûr, nous en sommes largement et presque tous incapables, mais ce serait la seule manière de faire reconnaître la réalité de notre travail.

Astuce : les ordres de mission valent demande d’heures supplémentaires. N’hésitez pas à tenter de les faire reconnaître et racontez-nous…

Autre information : pendant la discussion sur l’attribution de la NBI aux assistant.e.s de direction en raison d’obligations spéciales (cf. notre compte-rendu de ce groupe de travail) les représentant.e.s de la Collectivité ont appuyé leur refus d’appliquer cette disposition au motif que ces personnels ne doivent pas réaliser d’horaires spéciaux, par exemple en dehors des plages variables, et que leurs heures supplémentaires sont déjà rémunérées. Si vous êtes concerné.e.s, vous savez désormais ce que la Collectivité attend officiellement de vous…

Nous sommes à votre disposition pour vous accompagner si, comme c’est probable, votre adaptation à l’état d’esprit étriqué et dépassé de notre employeur vous met en difficulté…

Nous continuons à discuter avec l’employeur dans l’espoir de faire bouger quelques lignes, nous vous tiendrons au courant de l’avancée des débats.

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