Au-delà des sujets discutés sur lesquels nous reviendrons rapidement vers vous, les représentants de l’UNSA ont souhaité s’exprimer sur leur perception du dialogue social à la Région Nouvelle-Aquitaine lors du Comité de dialogue social du 27 septembre. La déclaration n’étant pas écrite mot à mot, il ne s’agit pas ici à proprement parler d’une restitution mais d’une version écrite de notre position à ce sujet, enrichie par des éléments appris en cours de séance.
Nous avons en effet souhaité lors de ce Comité de dialogue social nous exprimer sur la faible considération accordée par les représentants de la Collectivité au dialogue social. Comme nous l’avons relaté dans le compte-rendu du comité technique du 14 septembre, nous sommes régulièrement amenés à examiner en Comité technique des modifications des organisations adoptées en 2016 qui reprennent nos propositions d’alors ou du moins sont motivées par les failles que nous avions signalées. Cela nous oblige à considérer que les représentants de la Collectivité viennent présenter les organisations en Comité technique parce qu’ils y sont obligés mais qu’en réalité aucune discussion de fond et donc aucune modification des organisations n’est envisageable de leur point de vue. Pourtant, nous avons passé des dizaines d’heures, les uns et les autres, à examiner les projets, à consulter les agents, parfois même à proposer des projets alternatifs. Nos arguments ne tombent pas du ciel, c’est pour cela que logiquement, quelques mois après la mise en œuvre des organisations, les modifications demandées par les représentants du personnel sont reprises par les représentants de la Collectivité. Au-delà de la perte de temps, de l’agacement et des conséquences pour les collègues et la qualité du service public rendu, cette situation traduit l’indifférence, voire le mépris, que les représentants de la Collectivité, une partie au moins, éprouvent vis-à-vis des représentants du personnel.
Évidemment, cette logique de mépris du dialogue social infuse dans bien d’autres domaines que celui des organisations :
- Au Comité de dialogue social du 27 septembre, programmé avant l’été et qui avait tout de même vocation à conclure les négociations majeures entamées il y a plus d’un an, le Président était absent et le Directeur général des services n’avait pas « fait l’effort », selon ses propres mots lors du CT du 14 septembre, de venir ;
- Pendant le Comité de dialogue social, le même Directeur général des services a fait parvenir à tous les directeurs et directeurs généraux adjoints la présentation que les représentants de la Collectivité, ceux qui nous ont face au quotidien sans se défiler, étaient en train de dérouler devant nous ;
- Le 21 septembre, le Directeur général des services a adressé un courrier aux cadres qui précise des dispositions pour la mise en place du régime indemnitaire contraires à ce qui a été convenu en groupe de travail ;
- Alors que nous ne sommes pas parvenus à obtenir dans les groupes de travail et au comité de dialogue social une convergence entre filière administrative et technique en catégorie A au bénéfice de tous face à la volonté de la Collectivité de baisser les primes des ingénieurs, ces derniers ont obtenu la promesse d’un rendez-vous avec le Directeur général des services sur le même sujet.
Nous avons par ailleurs souhaité dénoncer une dérive de plus en plus régulière, la « police du ton » (plus répandue sur internet sous le nom de « tone policing », voir l’explication dessinée d’Emma). En effet, régulièrement, nos interpellations ne donnent pas lieu à une réponse sur le fond mais à une tentative d’esquiver le débat en contestant le ton que nous employons ou en résumant nos propos à des attaques personnelles. Nous avons rappelé que, sans être forcément en souffrance nous-mêmes, nous sommes le réceptacle de la souffrance, des frustrations et des colères de nos collègues et que cela peut légitimement nous conduire à nous exprimer d’une manière que certains représentants de la Collectivité peuvent juger inconvenante. Nous avons rappelé également que nombre de situations de maltraitance, de violence et de relations irrespectueuses demeuraient sans solution ou n’étaient réglées que par le départ de l’agent maltraité.