Dialogue social
Propositions des représentant·es de la Région
Les représentant·es de la Région ont présenté leurs réflexions à trois voix. Par ordre d’apparition :
- Le Directeur général des services a exprimé une certaine frustration face à des instances officielle qui prennent beaucoup de temps mais ne permettent pas toujours de dialoguer suffisamment – faute de temps, comme cela a été le cas pour la rupture conventionnelle lors du CST du 18 juin (le compte-rendu ici). Il souhaite à la fois retirer des instances réglementées les points qui n’en relèvent pas – les points sans vote qui sont présentés pour information – et proposer des réunions plus fréquentes entre l’administration et les syndicats.
- Le Directeur des ressources humaines, arrivé en janvier 2025, nous a fait part de ces étonnements. Il souhaite lui aussi améliorer la répartition des sujets entre les instances officielles et les autres, notamment le Comité de dialogue social. Il a également fait part d’une envie de l’Administration de laisser un pouvoir d’initiative aux syndicats.
- Le Questeur – Conseiller régional délégué aux Ressources humaines – a explicité le dernier point évoqué par le DRH, en expliquant que cela pourrait être un système équivalent à ce qui existe à l’Assemblée nationale où le Gouvernement présente des projets de loi, et les parlementaires des propositions de loi. Il a également exprimé sa confiance vis-à-vis de la propositions du DGS d’organiser des réunions sans les élu·es.
Débat : satisfaction et vigilance de l’UNSA
Pour l’UNSA, nous avons exprimé une grande satisfaction en réaction à ces propositions. Nous avons en effet eu le sentiment, alors que nous venions de diffuser notre projet « nouveau maillon » qui s’inscrit pleinement dans cette perspective de permettre aux syndicats de construire et proposer des projets, d’un alignement des planètes.
Nous avons cependant exprimé un point de vigilance concernant la capacité à agir de nos interlocuteurs et interlocutrices : à la fois en volume – les moyens, notamment humains, de la DRH sont limités, et en termes de puissance – les politiques internes – qui créent les conditions de l’existence, ou non des politiques externes – finiront-elles par être aussi investies et priorisées que ces dernières ?
Dans les échanges suivants, le DGS comme le Questeur ont bien confirmé que notre proposition entrait pleinement dans ce qui est attendu comme proposition de la part des syndicats.
Le Questeur s’est quant à lui donné comme devoir de mettre de l’huile dans les rouages pour avancer, et a précisé que cette nouvelle organisation ne signait pas une interdiction des déclarations préalables à l’occasion des instances.
Lors des échanges autour de la question de la présence des élu·es avait été réclamée par les représentant.es du personnel du fait de dysfonctionnements de l’Administration à la fois dans le dialogue – qui n’en était pas un, bien souvent – et dans la mise en oeuvres des décisions prises par les élu·es et que nous soutenions.
Nous avons enfin demandé à ce que la discussion sur le dialogue social, initiée à l’automne 2024, avec des revendications très pragmatiques de notre part, validées par les élu·es, soient finalisées.
La Vice-Présidente a précisé que la présence des élu·es serait décidée au cas par cas, avec souplesse : par exemple pour la première séance d’un groupe de travail, et pour le conclure.
L’ambiance du moment : en net progrès !
Au-delà de ce qui a été proposé lors de cette réunion et avec lequel nous sommes très en phase, l’ambiance du dialogue social, et sans doute un peu de la Région, même si cela sera évidemment plus long et diffus, a radicalement changé ces derniers mois. La qualité d’écoute est incomparable, et c’est sans doute cela – au-delà de l’investissement financier supplémentaire – qui a permis d’aboutir à un accord sur la Protection sociale complémentaire.
Côté lycées, même si personne n’accueille chacun de ces mails avec plaisir, le fait que le DGS annonce désormais les décès des collègues des lycées, alors que jusque là seul.es les collègues du siège étaient concerné·es par ces hommages. La façon dont nous traitons nos morts semble être l’un des traits spécifiques des humain·es parmi les animaux, et même si nous sommes bien sûr tristes en lisant ces messages, c’est aussi – au bout de 20 ans – l’intégration symbolique de l’ensemble de nos collègues au sein de la communauté que nous formons.
Côté sièges, nous avons eu ces derniers temps, au travers des mails du DGS, aux sujets pourtant peu réjouissants, comme une impression un peu inédite d’être traitée comme des adultes responsables, des professionnel·es, quoi.
Tout cela compte, tout cela nous donne de l’espoir, nous espérons que cela va se traduire rapidement en actes, notamment sur le traitement des alertes, qui n’a pas d’enjeu financier direct, contrairement à d’autres sujets que nous portons – comme le régime indemnitaire et les effectifs.
Transmission des savoirs – et institutionnalisation des départs en retraite
Propositions des représentant·es de la Région
L’ordre du jour n’évoquait que la question de la transmission, mais c’est bien un début de travail plus global sur la fin de carrière, que l’UNSA appelle de ses voeux depuis près de 2 ans, qui nous a été présenté.
Tout d’abord – du point de vue chronologique parce que c’est sans doute la mesure la plus simple à mettre en oeuvre – la Région va organiser des cérémonies pour remercier les agent·es au moment de leur départ à la retraite. Dans les sièges, deux cérémonies seront organisées chaque année sur chacun des trois sites principaux. Dans les lycées, ces cérémonies seront jointes à celles des remises de médailles. Des cadeaux seront remis pour matérialiser la reconnaissance de la Collectivité d’une manière plus palpable que les bons remis actuellement.
Concernant la transmission, il s’agit de créer un dispositif complet selon 5 axes : Valoriser, Identifier, Transmettre, Lier et Préserver.
D’une part, la Collectivité doit repérer les métiers et compétences pour lesquels l’enjeu de transmission est particulièrement fort et possible.
D’autre part, les agent·es qui sont à quelques années de leur départ à la retraite pourront se porter volontaires pour être formé·es sur les aspects pédagogiques et pouvoir accompagner les collègues moins expérimenté·es, par exemple à l’occasion d’une prise de poste – comme cela est déjà le cas, au moins partiellement, pour les Responsables des équipes techniques, ou dispenser des formations en interne.
La Région lancera la communication sur ce projet à l’automne, recrutera des volontaires et commencera à les former, pour un démarrage opérationnel en janvier 2026.
Débat : satisfaction et vigilance de l’UNSA [oui, encore… ]
Pour l’UNSA, puisque nous avons lancé de notre côté un travail collectif sur la fin de carrière, la satisfaction est évidemment grande de voir que la Région se saisit de ce sujet.
Les cérémonies nous semblent de nature, là aussi, à renforcer notre sentiment collectif d’appartenir à une même communauté. Cela a une dimension symbolique mais pas seulement : dans une société fracturée, avec des missions de plus en plus nombreuses et complexes, des publics souvent plus difficiles aussi, ce sentiment d’appartenance peut aussi nous permettre de nous sentir soutenu·es et accompagné·es.
Quatre points de vigilance mis en avant par l’UNSA :
- Le volontariat doit être bien sûr la règle générale, mais il sera sans doute nécessaire aussi d’aller vers les collègues les plus timides ou les plus usé·es, qui ont également beaucoup à apporter et pourraient trouver dans cet à-côté des ressources pour profiter pleinement de leurs dernières années de travail. Pour aller plus loin, nous pourrions aller jusqu’à la mise en place d’un mécénat de compétences, en interne prioritairement, mais aussi éventuellement en externe, auprès des structures que nous ne pouvons plus accompagner financièrement comme auparavant. Ce sujet de la fenêtre d’oxygène nécessaire pour les personnes touchées par l’usure ou la lassitude a également été partagé par le DGS.
- Le sentiment d’appartenance peut naître de la symbolique mais il doit être entretenu par d’autres moyens plus concrets, par exemple par un traitement rapide et juste des alertes.
- La reconnaissance est évidemment importante, mais la retraite pose aussi tout un tas de questions bien plus matérielles qui nécessite un accompagnement RH renforcé sur les dernières années de carrière, notamment pour anticiper les enjeux de promotions et d’avancements de grade.
- Les tuilages semblent pour nous tous et toutes un lointain souvenir, mais c’est pourtant une mesure extrêmement facilitante pour transmettre les savoirs et permettre aux personnes en prise de poste d’être opérationnel·les plus vite.