Les collègues s’étaient rassemblé.e.s devant la Maison de la Région à Limoges pour réclamer une amélioration des dotations dans les lycées.
L’outil de dotation a été adopté il y a un an en Comité technique. Il permet de calculer les effectifs nécessaires dans les établissements en fonction de données chiffrées : mètres carrés, repas…
L’ensemble des organisations syndicales se sont opposées à son adoption. Pour l’UNSA, nous avions déclaré : « Nous avons joué le jeu de la discussion pour aboutir à quelques améliorations et clarifications, mais les dotations nous semblent toujours globalement sous-estimées et cela nous paraît aggravé par l’insuffisance des remplacements. Nous prenons acte des annonces de progrès sur ce dernier point mais à ce stade, nous voterons contre cet outil. » (le compte-rendu que nous avions publié à l’époque est accessible ici).
Avec le résultat du dialogue de gestion réalisé pour le Lycée Suzanne Valadon à Limoges, nous avons une première illustration du potentiel destructeur, non pas de l’outil lui-même, qui ne nous pose pas de problème de principe, mais du niveau des moyens affectés à chaque mission.
Bien au-delà de l’exemple emblématique de cet établissement qui perd 6 postes, soit 20% de ses effectifs, l’appel à la grève lancé par deux organisations syndicales, auquel nous avons appelé à participer, est l’occasion de rappeler nos inquiétudes et les problèmes déjà largement exprimées que l’outil de dotation ignore :
- La dotation théorique, même quand elle aboutit à la création de postes, est bien souvent un mirage du fait de l’insuffisance chronique des remplacements.
- La pénibilité qui dépasse de loin la plonge et le port de charges lourdes : il est temps que notre employeur finisse de lire l’article L4161-1, qui indique les facteurs de pénibilité, au-delà des 3 premières lignes et notamment à la fin : « Travail répétitif caractérisé par la réalisation de travaux impliquant l’exécution de mouvements répétés, sollicitant tout ou partie du membre supérieur, à une fréquence élevée et sous cadence contrainte. » Cette dernière partie est directement liée au niveau des effectifs affectés à chaque tâche. Bien sûr cela intéresse moins le Président que de se valoriser comme le grand inventeur de plonges ultra-modernes.
- Les difficultés considérables rencontrées dans l’application des restrictions médicales à la fois pour les collègues qui doivent en bénéficier et de leur collègues qui ne doivent pas avoir à absorber le travail supplémentaire. Là aussi c’est à l’employeur de prendre ses responsabilités avec des compensations réelles.
Après le rassemblement, une délégation des syndicats ayant appelé au rassemblement a été reçue par le Questeur.
Pour l’UNSA nous avons rappelé les éléments ci-dessus. Nous avons ajouté un élément d’usure psychologique que nous avons déjà eu l’occasion de développer dans différentes instances : les effectifs réduits, ajoutés aux absences non remplacées, conduisent les collègues à abandonner leurs exigences professionnelles et à renoncer à la satisfaction du travail bien fait.
Le Questeur nous a d’abord rappelé que sur les 66 dialogues de gestion réalisés, sur 296 établissements, le bilan global aboutissait au besoin de créer 13 postes. Il a également renouvelé son engagement qu’il n’y aurait pas d’externalisation de services tant que lui-même et Alain Rousset seraient aux commandes.
Pour la première fois, le Questeur a partagé avec nous clairement le fait que le manque de remplacement rendaient les dotations décidées par la collectivité peu effectives. Il a réitéré son engagement à améliorer les remplacements.
Le Questeur nous a confirmé qu’il considérait que les dotations issues des dialogues était suffisante pour « faire fonctionner les établissements au niveau des qualité de service demandé par l’exécutif, qui ne correspond pas forcément aux exigences professionnelles des agents. Il lui a été demandé de clarifier ce qu’était ce niveau attendu même si, d’une part, il fallait encore un accord entre l’exécutif et les directions d’établissement pour que cela change réellement la charge de travail des agents, et d’autre part, et surtout, il nous paraît désolant d’en être à envisager de demander aux collègues de ne pas faire leur travail correctement parce que la Région se contentera de moins.
A la demande d’une autre organisation syndicale, le Questeur a accepté de soumettre au Président l’idée de renégocier les dotations sur les nouveaux enjeux issus des autres politiques régionales notamment sur les questions environnementales (circuits courts, produits de nettoyage…).
A suivre, nous continuerons à nous mobiliser pour améliorer les conditions de travail des collègues et nous vous tiendrons informés d’éventuels progrès.
Un autre regard sur la manifestation dans le journal l’Echo du centre, avec une interview de Nicolas, notre responsable en Limousin.